« Je pense qu’on devient bénévole parce que quelqu’un vous le propose ; mais ensuite on refuse bien plus de propositions qu’on en accepte. Le premier plaisir du bénévolat, c’est celui de la liberté : personne ne peut rien m’imposer et, si je suis mécontent, personne ne m’empêchera de partir ; l’anti-paysage de la vie professionnelle en quelque sorte.
Dans une société où chacun s’épuise à courir derrière l’image de la réussite sociale, le bénévole ouvre dans son quotidien (et celui de ceux qu’il rencontre) un espace manifeste de gratuité : être utile aux autres pour le seul plaisir que cela donne, quel bonheur et quel témoignage !
Bien entendu, cela ne signifie pas que le travail bénévole ʺne rapporte rienʺ ; mais sa rétribution est autre que monétaire : un sourire, un moment de vrai partage, une réussite collective, tout ce qui touche à la profondeur de la relation entre les personnes.
En se globalisant et en s’informatisant, le monde devient de plus en plus complexe ; les bénévoles sont eux aussi obligés de se professionnaliser : un bénévole qui maîtrise mal le domaine où il intervient peut provoquer de gros dégâts quand il se trompe.
Toutefois, cette exigence de professionnalisation ne concerne qu’une fraction du bénévolat. Pour répondre à l’immense (et sans doute croissant) besoin d’être reconnus comme personnes chez ceux que l’âge ou les circonstances vouent à la solitude, l’accompagnement bénévole n’a que faire des diplômes ; au-delà de quelques règles comportementales, seules comptent les qualités de cœur et l’ouverture à l’interlocuteur. (…)
Un lecteur de La Croix du 21 juillet 2014.
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