« J’avais 9 ans, j’étais sur le chemin de l’école. J’ai marché sur une mine et j’ai perdu mes deux jambes… J’ai subi sept opérations chirurgicales. Une fois sorti de l’hôpital, j’ai passé un an en Allemagne pour être équipé de prothèses.» À son retour d’Allemagne, le petit Afghan avait oublié sa langue maternelle à force de baigner dans l’allemand. Malgré tout, il a repris les études et obtenu son diplôme du secondaire. Mais en raison de problèmes d’argent et de l’inaccessibilité des bâtiments aux personnes handicapées, il a dû renoncer à entrer à l’université publique.
Pendant des études dans une université privée, il a cherché à acquérir des connaissances sur le handicap et à côtoyer ‘’des gens qui lui ressemblent’’. Pendant six mois il a apporté son soutien aux victimes de mines antipersonnel et de restes d’explosifs de guerre (REG) en partageant sa propre expérience. « Le but est de les valoriser, de faire en sorte que ces personnes soient intégrés à la société, de leur donner de l’espoir », explique-t-il. S’il a aidé ceux qui lui ressemblent, ces discussions lui ont aussi permis de prendre de l’assurance. « Avant je n’avais plus vraiment confiance en moi, j’étais timide à cause de mon handicap. Et puis, j’ai réalisé que si tu t’acceptes, les gens aussi vont t’accepter. »
En juin dernier, lors de la conférence de révision du traité d’Ottawa (Convention d’interdiction des mines antipersonnel), les États qui en faisaient parties se sont fixé 2025 comme délai pour achever le déminage et la destruction des stocks de ces mines…
Des problématiques majeures comme l’accessibilité restent reléguées aux bas de la liste des priorités des politiques, et surtout les fonds manquent devant l’étendue du travail.
« J’admire certaines personnes qui ont réussi dans leur travail bien qu’elles soient handicapées. Celles-ci m’ont beaucoup soutenu, m’ont poussé pour que je puisse réussir et ça m’a motivé. Aujourd’hui j’essaie de donner de l’espoir aux victimes de mine antipersonnel, d’être un modèle à mon tour, de leur dire qu’elles peuvent devenir comme moi si elles le veulent. » La Croix 10 octobre 2014.
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