Louis Gundermann est un jeune homme de 16 ans. Il souffre d’un handicap moteur depuis sa naissance…« Je viens de subir une lourde opération à la jambe...
« Contrairement à l’espoir, tendu vers un objectif précis et abreuvé de force et de volonté humaine, l’espérance, elle, a cette dimension spirituelle, impalpable, nous faisant accepter notre condition et avancer sereinement, malgré les difficultés et la souffrance. Plus douce, elle englobe l’être tout entier pour l’élever vers quelque chose qui le dépasse. Depuis, cette source de paix ne me quitte plus. Elle s’est peut-être un peu tarie à certains moments, mais a toujours rejailli de plus belle…
« Le handicap entraîne une multitude de questions, sur le sens de la vie, de la souffrance, de la fragilité…
« Grâce au handicap, j’ai fait l’apprentissage de l’acceptation de ma dépendance aux autres… Par moments il m’a été impossible de faire certaines choses physiquement…. Plus que jamais, je redevenais petite créature se reconnaissant dépendante de plus grand qu’elle…
« J’ai longtemps ressenti une dualité entre ma personne et mon handicap, persuadé que corps et esprit étaient séparés. Mais sans le corps, qu’est-on ? « Au fil du temps, j’ai réalisé qu’il faisait partie de moi…
« Je peux me battre pour faire des progrès, pour me sentir mieux, mais si j’étais guéri d’un coup de baguette magique, je serais comme amputé d’une partie de moi. C’est comme ça que je n’ai plus vu mon handicap comme un ennemi…
« Paradoxalement, le handicap a renforcé mon orgueil. Il ne s’agit pas forcément de se dire qu’on est exceptionnel pour tomber dedans. Se sentir différent est parfois suffisant, et la frontière entre les deux est mince. En prenant conscience de mes limites, j’ai pu, en parallèle, mesurer ma force pour affronter les épreuves et pour développer une mentalité de guerrier…
« Parmi les fruits du handicap, malgré toutes les contraintes qu’il engendre, il y a la liberté… Voilà un autre paradoxe. « Mon handicap s’est imposé à moi, mais si je fais fructifier mes désirs en fonction, alors je deviens libre intérieurement… »
Conclusions :
Courage, témérité, inconscience.
Ne pas confondre courage et témérité ou avec inconscience…
Ni compassion ni pitié.
La compassion révèle un certain intérêt pour une personne ou une situation…La pitié, au sens négatif du terme, est un trop plein de sentiments réduisant la personne ou la situation à un objet. Cette pitié abaisse le sujet, qui n’est plus un être libre et égal : elle l’enferme et le réduit.
Se reconnaître indépendant.
Toute personne est dépendante des autres, dans les grandes et petites choses de la vie. Certaines personnes handicapées ont l’impression d’affronter seules les difficultés et donc refusent l’aide de l’autre.
Pourtant la fierté du handicapé n’est pas incompatible avec la compassion, car personne ne peut mener sa vie en restant centré sur soi-même.
Extraits de La Vie du 27 novembre 2014.
blog 135